Histoire du Chili. République, coup d’État, dictature, démocratie

La République présidentielle, les gouvernements radicaux, la présidence Allende, le coup d’État, la dictature de Pinochet puis le retour à la démocratie

 

La République présidentielle

Statue de Arturo Alessandri Palma devant l'actuel Palais de la Moneda
C’est sous la présidence de Carlos Ibáñez del Campo qu’éclate la grande crise de 1929 aux États-Unis, dont les répercussions au Chili sont désastreuses. Cette crise sans précédent conduit à une instabilité sur le plan politique : coups d’État et présidents se succèdent, conduisant finalement au retour d’Arturo Alessandri. Les partis de gauche, dont les communistes, sont alors en pleine organisation. À l’extrême-droite, les idéologies fascistes d’Espagne, d’Italie et d’Allemagne inspirent certains groupes.

Le rapprochement des radicaux et des partis de gauche exacerbe les tensions avec la droite. Suite à la montée de la violence, Alessandri va jusqu’à déclarer l’état de siège en février 1936. Cependant, l’économie se remet en marche, en particulier dans le domaine agricole.

 

Les gouvernements radicaux

Fresque à Iquique
En 1938, le Front populaire – qui réunit les radicaux, les communistes, les socialistes et la Confédération des travailleurs du Chili (CTCH) -, remporte l’élection présidentielle : son candidat, Pedro Aguirre Cerda, devient Président. Celui-ci déclarera très rapidement la neutralité du Chili dans le conflit qui éclate : la Seconde Guerre mondiale. Son successeur, Juan Antonio Ríos, rompra finalement les relations diplomatiques avec les pays de l’Axe en 1943.

Après la fin de la guerre, comme dans bien d’autres pays, le Chili voit croître l’audience du Parti Communiste. Gabriel González Videla, alors Président, réagit en expulsant les communistes de son gouvernement. Les grèves se multipliant, il va finalement jusqu’à interdire le Parti communiste par la loi de Défense de la démocratie que ses opposants appelleront « loi maudite ». Celle-ci sera abrogée par son successeur, Carlos Ibáñez del Campo.

Sous la présidence de Jorge Alessandri, fils d’Arturo Alessandri, élu en 1958, l’économie se dégrade. À cela s’ajoute le tremblement de terre du 22 mai 1960 dont l’épicentre se situe à Valdivia. Ce séisme, de magnitude 9,5 sur l’échelle de Richter, a été le plus important jamais enregistré jusqu’à maintenant.

 

Le gouvernement de Salvador Allende

Salvador Allende
Alors qu’une victoire de Salvador Allende paraissait incontournable, Eduardo Frei Montalva remporte la présidentielle de 1964. Allende devra attendre l’élection suivante, en 1970, pour être élu Président.Il tente alors de construire une nouvelle société basée sur le socialisme à travers la démocratie. Il poursuit la réforme agraire et lance la nationalisation des grandes entreprises. Pendant les premiers mois, l’économie donne plutôt des signes positifs. Les problèmes ne tardent pas, en revanche, du côté des agriculteurs dont les terres sont confisquées dans le cadre de la réforme agraire. C’est l’époque de la naissance des cacerolazos : depuis leur balcon, les manifestants tapent en rythme sur des casseroles à un horaire convenu.

 

La dictature militaire d’Augusto Pinochet

Augusto Pinochet © AFP
Le 11 septembre 1973, une junte militaire réalise un coup d’État : Pinochet, Leigh, Mendoza et Merino prennent le pouvoir. Allende, réfugié au palais de La Moneda, refuse de se rendre. Il meurt sur place, dans des circonstances mal connues.

Un nouveau système de gouvernement se met alors en place, sous la présidence d’Augusto Pinochet. Son objectif affiché est « d’extirper le cancer marxiste« . Le Congrès national ayant été dissous, c’est la junte qui détient les pouvoirs constituants et législatifs.

Les méthodes de gouvernement d’Augusto Pinochet conduisent les Nations unies, en 1977, à dénoncer les violations des droits de l’homme, ainsi que « la destruction des institutions démocratiques et des garanties constitutionnelles dont jouissait auparavant le peuple chilien ».

Sur le plan économique, Pinochet laisse les « Chicago Boys » mettre en œuvre la doctrine de « la brique » suivant la théorie de Friedman : les dépenses publiques sont réduites de près d’un tiers, des fonctionnaires sont licenciés, etc. Après l’effondrement initial, un boom économique s’ensuit communément appelé le « miracle chilien ».

Le conflit du Beagle, impliquant le Chili contre l’Argentine, le Pérou et la Bolivie, éclate au cours de cette période. Alors que la guerre est imminente, le pape Jean Paul II propose une médiation : le Traité de paix et d’amitié est finalement signé en novembre 1984. Les îles Lennox, Nueva et Picton sont octroyées au Chili.

 

Le retour à la démocratie

Eduardo Frei Ruiz-Tagle
En 1988, un plébiscite est préparé, en vue duquel les débats politiques sont à nouveau autorisés. Le « non », c’est-à-dire l’opposition au régime, l’emporte avec 55,99% des voix. En juillet 1989, un référendum approuve la modification de la Constitution. Enfin, l’élection présidentielle du 14 décembre de la même année conduit Patricio Aylwin, le candidat de la Concertation des partis pour la démocratie, au pouvoir. Cependant, Pinochet reste commandant en chef de l’armée jusqu’en 1998, puis devient sénateur à vie.

Malgré quelques difficultés sur le plan économique, le Chili n’en est pas moins le pays le plus dynamique d’Amérique du Sud. En 1994, le Président américain Bill Clinton invite le Chili à rejoindre l‘Accord de libre-échange nord-américain (Alena).

La présidence du successeur d’Aylwin, Eduardo Frei Ruiz-Tagle, est quant à elle assombrie par l’affaire Pinochet : en 1998, celui-ci est arrêté à Londres suite à un mandat d’arrêt international émanant du juge espagnol Baltasar Garzón pour « assassinat et torture de citoyens espagnols » entre 1973 et 1989. Après quinze mois de polémiques et d’atermoiements, la justice britannique le libère pour raisons de santé. Pinochet rentre aussitôt à Santiago où il attend d’être jugé par ses concitoyens. Finalement, il mourra en décembre 2006 sans avoir été jugé.

 

Une présidente de la République

Michelle Bachelet

Entre 2000 et 2006, le pays est présidé par Ricardo Lagos, du centre-gauche. Michelle Bachelet, ministre de la Santé, devient ministre de la Défense nationale en 2002. Élue avec 53,5 % des voix, elle est investie comme Présidente le 11 mars 2006 : elle est la première femme d’Amérique latine élue au suffrage direct à ce poste.

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